Cette initiative portée par l’université de Bordeaux, la Région Nouvelle-Aquitaine et les industriels locaux et soutenue par l’État, le Grand Périgueux et le Grand Bergeracois, lauréats du programme Territoires d’industrie, est une collaboration unique en son genre.
Des pépites qui ont du mal à recruter
La Nouvelle-Aquitaine et la Dordogne en particulier, regorgent de pépites industrielles aux savoir-faire unique et reconnus avec trois entreprises de pointes sur le secteur du Grand Périgueux : La FEDD à Val-de-Louyre-et-Caudeau, Inovelec et Cofidur EMS à Boulazac-Isle-Manoire.
Des entreprises en pleine croissance qui peinent pourtant à recruter et former de la main d’œuvre qualifiée.
Une problématique qui freine aujourd’hui les capacités de croissance et d’innovation des entreprises du secteur.
« J’ai l’impression qu’il faut longtemps pour que les choses bougent, j’ai visité plus d’une dizaine de fois les entreprises Cofidur et Inovelec à Boulazac et à chaque fois, le principal problème qui ressortait des discussions, c’était celui du recrutement », Jacques Auzou, président du Grand Périgueux.
C’est en partant de ce constat qu’est né le projet Cap Elena (Compétence et aptitudes électronique en Nouvelle-Aquitaine), financé dans le cadre de France 2030 et soutenu au plan local par Territoires d’industrie dont l’objectif est de faire émerger rapidement des projets industriels en agissant sur quatre axes : l’innovation, le foncier, la transition écologique et les compétences.
« Il y a aujourd’hui chez les jeunes un déficit d’attractivité pour les filières scientifiques et pour les métiers de l’industrie. Il faut donc redorer le blason des sciences et de leurs applications dans l’industrie », Noëlle Lewis, enseignante chercheuse porteuse du projet Cap Elena
Un manque d'offre de formation
Cap Elena a notamment pour objectif d’analyser les besoins de recrutement de la filière électronique pour créer une offre de formation initiale, comme continue, en adéquation avec ces besoins.
Cela requiert la collaboration de l’ensemble des acteurs académiques et industriels sur le territoire. Il s’agit essentiellement de susciter l’intérêt du jeune public pour ces métiers et de réadapter les formations pour les rendre plus attractives et en adéquation avec les enjeux industriels de demain.
« L’idée aujourd’hui, c’est de travailler sur une formation de technicien test qui corresponde à nos besoins », Nicolas Djerbi, dirigeant associé de Cofidur.
Cette formation en cours d’élaboration permettrait à des salariés déjà présents dans les entreprises de retourner à l’université pour une remise à niveau, d’acquérir des compétences dans les différentes entreprises participant au projet, puis de servir de tuteurs dans leurs entreprises.
« Si ce modèle fonctionne, on pourrait le répéter dans les 93 métiers que l’on trouve dans nos entreprises », poursuit Nicolas Djerbi, « c’est quelque chose de totalement innovant. Normalement on choisi une formation académique ou un apprentissage, ici on prend le meilleur des deux. »
Une option électronique au lycée ?
Les professionnels du secteur ont également demandé à ce qu’une option électronique soit présente dans les lycées de Dordogne et sont prêts à accueillir des jeunes en stages dans leurs entreprises.
« Quand on voit l’effet que peuvent avoir les visites de lycéens dans nos entreprises et leur appétence, ça donne envie d’avancer. », Jean-Philippe Guglielmi, président d’INOVELEC PLS.
Un projet de formation est également en cours en lien avec l’intelligence artificielle.
« L’IA est un secteur porteur ayant beaucoup de débouchées possible, et nous avons le soutien de Territoires d’industrie et de Digital Valley dans ce projet », Didier Roux, directeur général de la FEDD.