Comment travailler la toxicité aux écrans avec les familles ?
Le personnel des crèches et les responsables des Relais Petite Enfance du Grand Périgueux ont participé à un colloque animé par le docteur Anne-Lisa Ducanda. Plus de 200 professionnels de la Petite Enfance du Grand Périgueux ont ainsi été formés et et sensibilisés à la toxicité aux écrans.
« Vous représentez une chance pour les enfants ! »
« Dans une crèche, avec d’autres enfants, vous voyez rapidement celui souffrant d’un trouble du comportement. En tant que responsable d’un Relais Petite Enfance (RPE), vous êtes au contact des enfants. Vous les voyez réagir en groupe. C’est une chance ». indique le docteur Anne-Lise Ducanda
Vous pouvez aborder le sujet de différentes façons.
- « Vous n’étiez pas informés, regardez sur le carnet de santé, c’est écrit. Trop d’écrans, c’est dangereux pour l’enfant.. »
- « Par habitude, laissez-vous la télévision allumée ? » « Oui ça fait une présence ». « Vous avez vu, ce n’est pas sans conséquence pour l’enfant ? »
- « Les écrans, personne n’en parlait, maintenant c’est un vrai sujet. Pourriez-vous arrêter les écrans chez vous ? »
- « Nous avons remarqué des difficultés au niveau du comportement de votre enfant. Vous aussi ? «
Vous pouvez apporter aux familles de l’empathie, du soutien, un accompagnement. En tant que professionnel de la Petite Enfance du Grand Périgueux, vous êtes un allié des familles. Vous pouvez les aider à se projeter. » Le docteur Anne-Lise Ducanda
4 pas pour mieux avancer en famille
- Pas d’écran le matin pour mieux se concentrer
- Pas d’écran pendant les repas pour se parler et développer un bon langage
- Pas d’écran avant de se coucher pour bien dormir
- Pas d’écran dans la chambre de l’enfant pour le protéger des contenus dangereux
Pas d’écrans avant 3 ans, très peu avant 6 ans !
« Les familles ne sont pas suffisamment informées des dangers que représente la surexposition aux écrans sur leurs enfants. Les jouets avec un écran ne sont pas des jouets comme les autres. » Anne-Lise Ducanda
Plaisir sans efforts
- « Le cerveau est privé de bonnes stimulations, il ne peut pas créer les bonnes connexions cérébrales dont il a pourtant besoin. Avec une surexposition d’écrans, l’enfant est privé de vie réelle, d’interactions humaines et il montre tôt un retard de langage, de motricité. Il ne se concentre pas. »
- « Le problème de l’écran c’est qu’il offre un plaisir sans efforts et les familles se font piéger. Elles pensent que l’écran est éducatif. NON ! Il capte l’attention de l’enfant avec la lumière et puis ça bouge et fait du bruit. Mais c’est un vrai danger »
- « Sur un écran, la main effleure alors que pour prendre un petit objet par exemple, il faut faire travailler ce qui s’appelle le pouce-index, un geste acquis vers 6 mois »
Comportements agressifs, difficultés de concentration
- Le docteur Anne-Lise Ducanda, mesure les dégâts de la surexposition aux écrans au niveau des relations avec les autres. « Les enfants ne vous regardent pas quand vous vous adressez à eux. Ils sont installés dans une sorte de bulle« .
- Anne-Lise Ducanda voit aussi de plus en plus de comportements agressifs. « Les enfants expriment de la colère, crient, se roulent par terre… Pour eux, la frustration est difficile à gérer. Les enfants ne vous regardent pas quand vous vous adressez à eux. Ils ne parlent pas. Ils se sont installés dans une sorte de bulle ».
L’enfant n’a pas besoin d’écrans pour se développer. Il a simplement besoin de liens avec les autres, d’explorer le monde, de sortir dehors, de toucher de la matière…de mettre en éveil tous ses sens. Ne cherchez pas votre enfants sur Insta, il est dans vos bras. Docteur Anne-Lise Ducanda

